La cire

La cire est l’emballage naturel du miel, elle lui confère une longue et parfaite conservation.

La cire est produite par quatre paires de glandes épidermales situées sur le côté ventral, entre les segments de l’abdomen.

L’ouvrière est seule à produire la cire et c’est entre le douzième et le dix-huitième jour qu’elle est cirière.

Elle produit la cire sous forme d’écaille d’un poids inférieur à un milligramme et de deux millimètres de diamètre. A l’aide de ses pattes postérieures elle la ramène jusqu’à ses mandibules. Elle la malaxe et l’assemble à d’autres plaquettes pour produire des cellules.139-3992_img6x4

Toutefois, après analyse on s’aperçoit qu’au milieu de la cire on trouve de la propolis et des grains de pollen, ce qui démontre qu’au moment de la construction des rayons naturels, les abeilles associent de façon volontaire du pollen et de la propolis aux plaquettes de cire : environ 5 à 10%.

Il faut 1250 plaquettes pour faire un gramme de cire, ce qui représente vingt centimètres carrés de rayon construit sur deux faces.

La production de cire demande beaucoup d’énergie à l’abeille. Elle a besoin pour produire un gramme de cire de dix à vingt grammes de miel ou de nectar.

Ce besoin de construire correspond à une abondance de récolte en pollen et en nectar. Il est inné chez l’abeille. Il n’y a pas de transmission, pas d’apprentissage. Les abeilles naissent avec cette habileté, cet art de construire en équipe.

Après s’être gavées de nectar, elles se disposent en chaîne horizontale et verticale s’agrippant les unes aux autres. On ne trouve pas de cirière toute seule en train de construire, il s’agit toujours d’un groupe de travail.

Ainsi elles étirent, façonnent. Les rayons fraîchement bâtis sont d’un beau jaune clair et quelquefois tout blancs.

La production de cire démarre avec le printemps et continue toute la période de miellée afin de constituer ou réparer les rayons utilisés comme réservoir de stockage pour le miel et le pollen. Cette production est favorisée par une température élevée d’environ trente quatre degrés Celsius, par l’alimentation, et par l’âge de l’individu.

La cire est un mélange complexe, on y trouve plus de trois cents composants principalement :

Mono-esters :
Hydrocarbones :
Diesters :
Acides libres :
Hydroxym-polyesters :
Hydroxym-onoesters :
Triesters :
Esters acides :
Alcools libres :
Divers non identifiés :
35 %
14 %
14 %
12 %
8%
4%
3%
2%
1%
6 %

Cette composition est variable suivant la région étudiée.

La récolte de la cire faite par l’apiculteur peut avoir deux origines :

  1. La cire d’opercules qui est la cire obtenue lors de l’extraction du miel.
    L’apiculteur désopercule les cadres, c’est à dire en coupant la pellicule de cire qui obstrue les alvéoles pleines de miel et une partie de la cellule entre un et cinq millimètres.
    La cire d’opercule est la plus claire car elle a été élaborée dans l’année de la récolte et elle n’est pas trop chargée en propolis, impuretés, pollen et autres.
  2. La cire obtenue par la refonte des cadres usagés de corps ou de hausse. Cette opération nécessite beaucoup de travail et d’énergie pour une récupération de dix à trente pour cent du poids d’origine.
    Les apiculteurs utilisent pour la récupération de la cire des « chaudières à cire » dans lesquelles la vapeur d’eau vient fondre les opercules (le point de fusion de la cire est de soixante-trois degrés Celsius). Cette cire fondue s’écoule à travers un filtre et vient flotter en surface de la réserve d’eau. En refroidissant lentement elle forme un bloc de cire. Les impuretés dont le poids est plus lourd seront concentrées dans le talon. Il suffira à l’apiculteur de couper le talon pour obtenir un produit propre et commercialisable.

Certains apiculteurs disposent de cérificateurs solaires qui utilisent la chaleur des rayons de soleil pour faire fondre dans un bac recouvert d’une vitre, les opercules ou les rayons de cire. Ainsi ils obtiennent à moindres frais et écologiquement des blocs de cire et récupèrent éventuellement le reste de miel contenu dans les opercules.
Plan d’un cérificateur solaire (beesource.com).

USAGE :

De nos jours, une grande partie de la production est utilisée par l’apiculture sous forme de cire gaufrée que chaque apiculteur soude sur chaque cadre.

La cire est également utilisée pour réaliser des encaustiques, des produits cosmétiques : rouge à lèvre, crèmes et en plus faible quantité pour les produits pharmaceutiques : baumes, onguents, pommades.

L’industrie qui utilise de la cire pour la production de produits d’entretien préfère les produits de synthèse à la cire d’abeille pour des raisons de coût, de facilité de mise en œuvre, de disponibilité de la matière.

Autrefois la cire était utilisée pour l’éclairage : bougies, cierges d’église, pour l’étanchéité des bateaux, pour l’élaboration des moules pour sculptures, pour créer des supports pour l’écriture, pour cacheter les bouteilles de vin, de cidre.

RECETTE D’ENCAUSTIQUE :

Dans un litre de térébenthine on dissout 150 gr de cire d’abeille.

Bien malaxer.

On obtient un mélange qui sera idéal pour nourrir en profondeur divers matériaux comme le bois, le cuir, les parquets, carrosseries de voitures etc.

Thierry BONNARDEL