Acide formique

L’acide formique est connu depuis longtemps pour ses propriétés acaricides contre varroa.

Il est cependant peu utilisé en France contrairement à certains pays (Suisse, Allemagne pour l’Europe ; Etats – Unis, Canada surtout, sous d’autres cieux).
Sa pertinence dans une approche « bio » a conduit l’ADARA à tester différentes méthodes et évaluer leur efficacité.
Les résultats présentés portaient sur 4 années d’essais pour un total de 680 ruches.
Toutes les méthodes sont basées sur le même principe: l’évaporation de l’acide formique placé sur un support absorbant.

1 – Les diffuseurs pour un traitement de longue durée :

L’ouverture des lumières par où s’évapore l’acide se règle en fonction de la température et du type de ruche.

  • Le diffuseur « FAM »: l’éponge est imbibée de 130 ml d’acide formique à 70 % de concentration ; le diffuseur est tourné vers le bas ; l’application est à renouveler à J + 9.
  • Le diffuseur « APIDEA » : idem mais 120 ml d’acide formique et le diffuseur est tourné vers le haut surélevé par des tasseaux.
  • Le système « MAQS » : gel imprégné d’acide formique ; 2 bandes à placer sur la tête des cadres et à laisser car elles sont conçues pour être dégradées par les abeilles.

2 – Les « méthodes flash » :

24 à 30 ml (selon le type de ruche) d’acide formique à 65 % sur support buvard 10 x 10 cm ( un essuie – tout plié en 4 va très bien) à déposer sur un plastique placé sur les têtes de cadres ; un nourrisseur couvre – cadres renversé par – dessus pour faire office de chambre d’évaporation ; à répéter 4 fois à 4 jours d’intervalle.

3 – Les résultats :

L’efficacité est satisfaisante, même très bonne (>à 95 %) avec les diffuseurs « FAM » et « APIDEA » mais s’accompagne d’un fort taux de mortalité de reines, d’autant plus important que les reines ont plus de deux ans, et de nombreux cas d’emballement de reines.
Au total près de 20 % de pertes. Sur un rucher il y eut même 30 % de reines mortes. D’où la nécessité d’avoir des reines de remplacement ou d’envisager ces traitements dans une démarche de renouvellement de reines en fin de saison.
L’acide formique a aussi une incidence sur le couvain : évacuation des oeufs et jeunes larves; au bout de 15 jours, il n’y a plus de couvain fermé.
Les ruches accusent aussi une légère perte de poids.
Compte – tenu de la réduction de la taille du couvain il convient de commencer le traitement le plus tôt possible pour permettre à la colonie de rétablir sa population pour l’hivernage.
Il a enfin aussi été constaté une variabilité sensible d’une ruche à l’autre.

4 – Un témoignage :

Un apiculteur professionnel (300 ruches) a apporté un témoignage concernant la méthode flash qu’il utilise et dont il se dit satisfait en pointant la très grande importance de certains paramètres : la température (environ 25°), une atmosphère sèche et un plastique sous le sopalin.
La méthode flash avec un seul passage peut être utilisée sur 24 h avec profit pour diminuer la pression du varroa entre 2 miellées.

Remarque importante :

L’acide formique est un acide organique très dangereux et des précautions strictes doivent être entreprises que ce soit lors de la préparation ou de l’application.

  • Il faut porter :
    • Un masque à cartouche de type B, c’est à dire pour gaz et vapeurs organiques (si cela ne vous dit rien, imaginez un… masque militaire ; oui, je sais, on est loin du mythe d’Aristée le « Berger des Abeilles » et de l’image idyllique de l’apiculture ! )
    • Une visière ou des lunettes de sécurité.
    • Des gants classe « Produits chimiques haute protection ». En cas de projection, il faut laver à l’eau abondamment.