Récupérer la cire

La cire est élaborée par les jeunes abeilles qui la sécrètent grâce à leurs glandes cirières. Elle n’est pas comme certains le pensent un produit récolté à l’extérieur de la ruche.
Si lors de sa production, elle se présente sous forme de petites écailles blanches nacrées, elle se teinte rapidement sous l’effet des pigments apportés par les pollens, les propolis et autres déchets qui peuvent y être incorporés (cocons près du nid à couvain). Dès lors son point de, fusion est d’environ 63 °.
D’après différentes études, il apparaît que la sécrétion d’un kilogramme de cire nécessite la consommation de 5 à 15 kilogrammes de miel ce qui sur le plan économique ne présente aucune rentabilité. D’autre part, l’apport de cire gaufrée permet à l’apiculteur d’obtenir des rayons profonds donc d’accroître la rentabilité de ses ruches. Il apparaît donc utile de récolter la cire produite par les abeilles et c’est d’ailleurs ce que font la plupart, même si le prix de la cire brute à bien baissé.
Quoiqu’il en soit les 2 % du poids de miel récolté que représente la cire d’opercules ajoutés à la cire des vieux cadres réformés permettent largement à l’apiculteur de renouveler ses rayons.
Tout le problème est dans la production de pains suffisamment épurés pour être ensuite gaufrés à façons.
Différentes méthodes peuvent être mises en oeuvre suivant les quantités et la qualité des produits à traiter.

  • Le cérificateur solaire permet à moindre coût de fondre et d’épurer opercules et vieux rayons. Il permet d’obtenir de la belle cire jaune à partir de vieux rayons entièrement noirs (qu’il est préférable de ne pas disposer à plat mais plutôt sur chant). Son seul inconvénient est de ne pas permettre de traiter de grandes quantités le même jour. D’autre part, dans nos régions il ne fonctionne bien que de Juin à Septembre. (voir plan).
    cerificateur
    Simple ou double vitrageCadre grillagéTôle légèrement incurvée vers l’avant bac de moulageLa caisse vissée collée est réalisée en contre-plaqué marine de 15 mm, peinte en noir mat. Le principe étant de capter le maximum de chaleur sans chauffer d’espaces inutiles.
    Dimensions : Largeur environ 500 mm
    Hauteur 500 mm
    Longueur au moins un mètre
  • La chaudière à cire permet d’extraire la cire après l’avoir fondue à la vapeur.
  • La cire essoreuse utilise le même principe dont l’efficacité est accentuée par l’utilisation de la force centrifuge.

Si vous ne disposez d’aucun de ces appareils ou si les quantités à traiter sont trop faibles voici une méthode qui vous permettra d’éliminer tous les déchets contenus dans vos copeaux.

  1. Les cires d’opercules après fusion dans une bonne quantité d’eau devront être filtrés grossièrement à travers un grillage fin ou une toile à miel. Après quelques minutes de repos un écrémage permettra de récolter une belle cire claire qui sera mise à refroidir dans un moule (du commerce ou simple seau plastique tronconique). Ce qui n’aura pu être récupéré le sera ensuite après refroidissement du bain et traité à nouveau l’année suivante.
  2. Les vieux rayons plus difficiles à traiter devront être enfermés dans un vieux sac de toile de jute puis immergés au fond d’un fût d’eau. Après ébullition la cire ayant remonté à la surface, elle sera traitée comme précédemment.

Néanmoins plusieurs précautions sont à prendre :
La cire en ébullition mousse et peut alors déborder des bidons : attention aux souillures et à l’incendie. (Utilisez une source de chaleur modulable)
Lors du filtrage, la température devra être comprise entre 80 et 100 Attention aux brûlures (utilisez gants et pinces).
Il est important de bien respecter ces différentes méthodes de traitement des vieilles cires afin d’éviter que les pains ne contiennent une trop grande quantité d’impuretés, ce qui amènerait un refus de la part de l’artisan cirier.
Pour information le Syndicat met à la disposition de ses adhérents une chaudière à cire, ainsi qu’un brûleur à gaz.

Texte : Marc FOUGEROUSE