LE LIERRE ET L’EPILOBE

Le lierre

Le lierre est une liane arborescente qui se développe dans le sous-bois, le long des troncs et sur les vieux murs. Elle rampe, grimpe, s’attache à son support et le recouvre entièrement. C’est une plante qui résiste bien à la chaleur et à la sécheresse tout en protégeant son support des intempéries.
Contrairement aux croyances, le lierre n’est pas un parasite des arbres sur lesquels il s’agrippe ; son système racinaire uniquement souterrain. Il ne prend son essor dans le feuillage que lorsque celui-ci devient vieillissant. Au
rucher école il donne une vie prolongée aux vieux acacias. On peut même affirmer que le lierre apporte aux arbres qui le
supportent une protection aux intempéries ainsi qu’un humus de bonne qualité. D’ailleurs le lierre présente une pousse annuelle en deux temps qui n’entre que peu en compétition avec celle des végétaux qui l’environnent. Une au printemps et une à la fin de l’été alors que les autres plantes entrent en repos. C’est cette dernière pousse qui porte les tiges
florifères en automne. Ces dernières portent des feuilles ovales et pointues alors que les feuilles des autres rameaux
sont plus ou moins lobées.

Sa floraison discrète et abondante n’apparaît qu’en exposition ensoleillée. De nombreux insectes y butinent un pollen jaune orangé à brun ainsi qu’un nectar abondant à une période de disette.
C’est un excellent complément des provisions d’hivernage dont il faut tenir compte.
Le miel n’est généralement pas récolté par l’apiculteur. Il est donc rare d’en trouver sur le marché. D’ailleurs sa
cristallisation fine, blanche, très dure intervient rapidement. Elle pose parfois des problèmes aux abeilles dans certaines régions. Dans ce cas il est préférable de nourrir en même temps afin de mélanger cette miellée au sirop.

Dans le cas d’une miellée abondante il est impératif de récolter, de sécher et d’extraire rapidement ce miel avant la cristallisation. Il est aussi nécessaire de l’ensemencer, ce qui lui confère une texture plus souple. C’est un miel sans grande richesse aromatique.

L’épilobe en épi

L’épilobe en épi est une belle plante vivace herbacée de 0,50 m à 2,50 m de hauteur. Ses racines rampantes favorisent sa multiplication.

Ses feuilles lancéolées sont très allongées. La floraison a lieu de Juin à Septembre suivant l’altitude, mais l’épilobe est surtout une plante de montagne.

Les fleurs à quatre pétales d’un rose vif à rose pourpre (parfois blanches) sont groupées en longues grappes peu denses dressées en épi.

La floraison commence par le bas et se termine par le bourgeon sommital. Chaque plante peut produire jusqu’à 80 000 graines minuscules toutes munies de grands poils soyeux qui favorisent la dispersion par le vent en amas cotonneux.

C’est une espèce pionnière que l’on rencontre aussi bien le long des rivières que le long des chemins qui colonise rapidement les terrains dégagés, décombres, coupes à blanc, chablis, terrains incendiés, …

Très mellifère, elle participe à la composition du miel polyfloral de montagne. Si la densité est importante et que les conditions climatiques sont favorables on peut récolter un miel monofloral d’épilobe. Il s’agit d’un produit aux teintes cendrées à cristallisation fine très blanche. Sa saveur est douce sans grande richesse aromatique avec des notes boisées.

La plante est très visitée par les abeilles qui y butinent pollen (surtout le matin) et nectar. C’est, avant la floraison de la callune, une des dernières plantes mellifères notables qui s’épanouit en zone de montagne.

Le rucher école, lors de la transhumance au col des Pradeaux, récolte, chaque année en fin de campagne, un peu de nectar d’épilobe qui contribue à la diversité aromatique du miel de montagne (médaille d’or au concours des miels 2017).

Texte : Marc FOUGEROUSE ; Mise en ligne : Véronique SIMEON