Rucher-Ecole du 20 avril 2019

La sécheresse de ce début d’année ne permettant pas d’espérer une miellée de printemps, les acacias ayant gelé, la séance du jour sera consacrée à  multiplier les colonies en constituant des essaims à partir  des colonies qui ont au moins 7 ou 8 cadres de couvain. Il serait dommage de ne pas profiter de l’abondance d’ouvrières alors qu’aucune miellée n’est en vue.
Les essaim seront constitués de deux cadres de couvain operculé et de 3 à 4 cadres d’abeilles car  les ruchettes vont rester au rucher perdant ainsi leurs butineuses. Un cadre bâti vide, une cire gaufrée en rive et un cadre de provisions viendront compléter la ruchette.
Dans quelques jours une cellule royale d’abeille noire actuellement en élevage sera incorporée aux colonies orphelines.
Pour se procurer facilement de jeunes abeilles sans la reine on enfume copieusement l’entrée de la ruche pour faire monter les abeilles dans la hausse. Un tapotement contribue à accentuer cette montée.
Comme il y a une grille à reine entre le corps de ruche et la hausse, on est certain de ne pas avoir la reine dans la hausse.Les cires gaufrées de la hausse ont été étirées, signe de la force de cette colonie.

On enlève la hausse pleine d’abeilles avec son couvre-cadre et on la réserve.
Les cadres du corps de ruche sont alors accessibles sous la grille à reine.

On recherche deux jolis cadres de couvain assez operculé pour les mettre dans la ruchette, en prenant soin de vérifier l’absence de la reine.
Si l’on est certain que la reine n’a pas été vue, on place le couvain dans la ruchette avec les abeilles qui le recouvrent. Sinon on secoue les abeilles dans un tamis équipé d’une grille à reine.
On peut aussi peupler la ruchette avec les abeilles de la hausse dont on sait qu’elles sont plutôt jeunes et que la reine n’y est pas.

On fait passer les abeilles à travers la grille à reine à l’aide d’une balayette et de l’enfumoir. Elles vont descendre sur les deux cadres de couvain de la ruchette.
Lors de cette manipulation la reine, si elle est présente, se trouvera facilement sur la grille avec les faux bourdons.
L’usage de la balayette et de la fumée nécessite un certain doigté.


Les essaims sont placés à l’ombre, entrée face aux buissons . Ils seront ensuite installés dans un coin du rucher.
Demain ils perdront certainement les butineuses qu’ils contiennent. Elles reviendront à leur ruche.
Si on a la possibilité de déplacer les essaims à plus de 3 km, il n’est pas nécessaire de trop les peupler car ils ne perdront pas les butineuses.

La reine a été repérée, on en profite pour la marquer en rouge qui est la couleur de l’année dernière.

Elle sera rendue à sa colonie à la fin des manipulations lorsque le corps de ruche aura été reconstitué.

Une autre technique d’essaimage artificiel :  la division en éventail

Cette méthode est particulièrement employée lorsque la colonie a élevé des cellules royales de sauveté ou d’essaimage.
La technique consiste à partager le couvain et les cellules royales en deux ou trois essaims dans des ruchettes qui seront placées en éventail à la place de la colonie d’origine. Ainsi les butineuses se répartiront équitablement.
Il va de soit que cette technique n’est utilisée qu’en l’absence de la reine.

Lors de cette séance nous avons eu la visite d’un journaliste de » France Bleue » qui n’avait pas d’appréhension face aux abeilles.

Les manipulations de la journée ont été aisées car les abeilles étaient occupées sur la miellée de pissenlit. Ce sont des conditions qui mettent en confiance les stagiaires de l’année.

Texte : Marc FOUGEROUSE ; Photos : Dorothée DAUNE ; Mise en page, mise en ligne : Véronique SIMEON