Dossier : Le pollen (1ère partie).
C’est le printemps et parler du pollen, ou plutôt des pollens, est « dans l’air du temps » (c’est le cas de le dire !) car aussitôt on lui, ou leur, associe nez qui coule, yeux qui pleurent, rougeurs et démangeaisons quand ce n’est pas crise d’asthme ; bref pour beaucoup, pollen est synonyme d’allergie et de ce fait n’a pas bonne presse. Mais au moins il est connu de tous. Lors d’animations sur l’abeille avec des scolaires, à la question : « Où avez-vous déjà vu des abeilles ? » la réponse « Sur les fleurs » (avec le phrasé traînant caractéristique des petits de maternelle !) vient assez vite mais quand même loin derrière « chez mon papy » (toujours avec le même phrasé…). « Et dites-moi les zinfints, qu’est-ce qu’elles font sur les fleurs les zabeilles ? (oui, le phrasé est très contagieux !) Alors là, silence. Puis certains s’enhardissent : « Elles font du miel »…. « Elles mangent »…. « Elles butinent » pour les plus à l’aise avec le vocabulaire. « Voilà qui est très bien les zinfints, mais elles font encore autre chose, il manque quelque chose, j’aimerais bien que vous trouviez » ….. On a beau chercher, même avec des plus grands, on ne trouve pas ; faut dire que les mots fécondation et pollinisation ne font pas partie du vocabulaire de la cour de récréation. Donc
on apprend à les dire et on commence à les apprivoiser. «Et maintenant, qui a déjà mangé du pollen ? » Des « pouah ! » « beurk » entrecoupés de rires et de gloussements réveillent ceux qui avaient déjà tendance à vagabonder. Oui, les fleurs, ça porte à la rêverie …. Redevenons sérieux, si tant est que je ne l’aie pas été jusque-là, nous avons les trois parties de ce nouveau dossier : Pollen et pollinisation : pollen et alimentation de l’abeille ; pollen, récolte et alimentation humaine. Pollen et pollinisation. Qu’est-ce que le pollen ? Étymologiquement, le mot pollen vient d’un terme latin (palê) qui signifie « farine », ce qui traduit bien la forme poudreuse de ces minuscules particules végétales. Tout un chacun a pu en faire l’expérience à certaines périodes du printemps en secouant une branche de pin ou la constatation en retrouvant sa voiture littéralement poudrée ou en voyant des flaques d’eau recouvertes d’une fine pellicule bien souvent jaunâtre. Ces particules végétales sont produites par les plantes à fleurs (dites angiospermes) qui regroupent plus de 250.000 espèces et sont ni plus ni moins les éléments mâles nécessaires à la fécondation d’autres fleurs, ce qui conduira à leur reproduction. Elles sont portées par les anthères situées au sommet de chaque étamine. Coupe schématique d’une fleur. Les grains de pollen se distinguent par leur taille, leur forme et leur « ornementation » (aspect lisse, granuleux…..) Grains de pollen vus au microscope. La taille des grains de pollen est très variable, de moins de 10 micromètres, c’est le cas du pollen de myosotis par exemple à plus de 100 micromètres pour le pollen de cucurbitacées. 1 micromètre (µm) représente 1 millionième de mètre. Quant au poids il fait appel à une unité de mesure encore beaucoup plus petite : le nanogramme (ng) c’est-à-dire le milliardième de gramme. C’est ainsi, par