Pose des hausses

Mais quand doit-on poser la première hausse ?

Le bon sens permet de répondre à la question. Lorsque le couvain occupe six cadres, les septième et huitième cadres sont occupés par le pollen et le nectar frais. Il ne reste alors plus que deux cadres qui contiennent plus ou moins de miel. La ruche est donc pleine car un ou deux jours de miellée peu bloquer le corps. C’est donc le moment de poser la première hausse. A cette occasion on insère un cadre vide prêt à pondre au cœur de la grappe dont on sait qu’il ne sera pas rempli de nectar avant la ponte de la reine car la hausse vide permet de stocker les apports. Les hausses posées tôt en saison peuvent avantageusement contenir quelques cadres gaufrés. Cela permet ainsi de mieux prévenir l’essaimage satisfaisant ce besoin naturel qu’ont les jeunes abeilles de sécréter de la cire. La pose éventuelle d’une grille à reine entre le corps et la hausse permet d’empêcher la reine d’étendre son nid vers le haut. Il faut alors veiller à ce qu’elle dispose de suffisamment de place dans le corps pour pondre sans entrave.

La prévention de l’essaimage consiste également à veiller à ce que la phase préliminaire de ponte et de gavage des cellules royales n’aboutisse pas en châtrant sans exception chaque tentative d’élevage car l’essaim ne part pas tant que les premières cellules ne sont pas operculées. Une vérification doit être effectuée tous les huit jours. L’arrivée de la miellée stoppe généralement la fièvre d’essaimage. Mais certaines colonies n’en démordent pas. Dans ce cas il faut intervenir en prélevant un essaim artificiel ou mieux en divisant la souche par la méthode de l’éventail. Si le gros de l’essaimage a lieu en mai c’est en avril que la plupart des colonies le prépare. C’est donc en avril qu’il faut ne pas faire d’erreur au rucher en anticipant bien le devenir des colonies. La connaissance de la miellée dans l’environnement du rucher est donc primordiale.

N’étant pas à l’abri d’une erreur ou d’une inattention il est toujours possible de poser quelques pièges afin de capter un essaim fuyard. Sachant que les abeilles éclaireuses recherchent un logis dès la ponte des premières cellules royales, il est utile d’installer les pièges dès avril.

Dès la visite de printemps qui rend compte de l’état des colonies à la sortie de l’hivernage et durant toute la période d’élevage il est bon de noter pour chaque ruche l’évolution de son développement ainsi que l’âge et la couleur de sa reine. Ces renseignements prédisent la prochaine visite ainsi que les techniques et le matériel à mettre en œuvre. Enfin en avril ceux qui désirent élever des reines doivent sélectionner les souches éleveuses et les stimuler pour leur demander d’élever des larves issues des colonies repérées la saison dernière. Lorsque le calendrier d’élevage est programmé le peuplement des nucléis peut alors être préparé.

Quelques règles utiles :

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  • Six cadres de couvain = pose de la première hausse.
  • Pour faire une récolte il faut au moins :
    trois cadres de couvain six semaines avant la miellée
  • ou six cadres de couvain trois semaines avant la miellée
    (En année normale dans notre région on considère que la miellée de plaine a lieu du 15 Mai au 15 Juin, et en montagne du 15 Juin au 15 Juillet).

La pose de la deuxième hausse a aussi une grande importance pour les mêmes raisons que lors de la pose de la première et bon nombre d’apiculteurs tardent trop.

Si on attend que la première hausse soit pleine les cadres du corps sont

rucher_ecole_08_05_2010_1alors très lourds de nectar et la ponte de la reine est ainsi réduite. C’est un facteur favorisant de l’essaimage et qui par définition va réduire le futur bataillon de butineuses, ce qui est un inconvénient pour les apiculteurs.
En période de miellée il faut poser la deuxième hausse lorsque les abeilles commencent à remplir les cadres de rive de la première. Ces deux cadres encore vides peuvent alors être passés au centre de la hausse.
Pour des raisons de logique et de commodité lors de la récolte il est préférable de poser la deuxième hausse sous la première afin de placer le miel le plus mûr en haut de la ruche (il faut veiller à ne pas monter des cadres contenant du couvain). Si la miellée est très forte et durable on peut ainsi poser plusieurs hausses supplémentaires.
La récolte se fera ainsi en commençant par la hausse du haut au fur et à mesure de l’avancement de la maturité du miel.