Depuis longtemps déjà, l’homme, apiculteur, cherche à conserver les colonies qu’il possède d’une saison à l’autre.
Soit autrefois il ne prélevait le miel qu’après l’hivernage (à la fleur du merisier), soit actuellement il prend soin de remplacer les provisions nécessaires à l’hivernage par une nourriture adaptée qui lui coûte moins cher. Le saccharose (de canne ou de betterave) est bien sûr très employé ainsi que certains sucres dérivés de l’amidon du maïs ou d’autres céréales.
La distribution de sirops plus ou moins concentrés suivant le résultat souhaité (stimulation ou nourrissement) est bien sûr la plus pratiquée car plus aisée.
Elle s’effectue toujours à la belle saison lorsque les abeilles peuvent prendre la nourriture liquide mais lorsque la température est trop basse seule une nourriture placée au plus près de la grappe peut être profitable. Elle doit alors être solide et seul le candi répond à cette exigence.
Il s’agit d’un sirop de sucre très concentré qui ainsi cristallise naturellement lorsque sa température est assez basse et auquel on impose une cristallisation très fine souhaitable pour que les abeilles en profitent pleinement.
On le trouve facilement dans le commerce spécialisé, nature ou additionné de miel. Mais il peut aussi être fabriqué très facilement par l’apiculteur lui-même à moindre coût.
Certaines pâtes obtenues à partir de sucre glace et de miel ont également suffisamment de tenue pour être placées sur la grappe sans couler sur les abeilles.
L’un et l’autre peuvent avantageusement être additionnés de pollen ou de substituts de celui-ci afin d’apporter un complément protéiné aux colonies lorsqu’elles en manquent ou pour stimuler la ponte.
L’utilisation du sucre candi dans l’alimentation des abeilles est à plusieurs fins :
Le nourrissement de complément
C’est l’utilisation du candi la plus inappropriée pour compléter les provisions d’hivernage car le nourrissement au sirop liquide est plus rapidement absorbé, bien plus facilement élaboré et distribué et son prix est bien inférieur.
Il est préférable de compléter les provisions d’hivernage à l’automne lorsque les abeilles sont actives plutôt qu’en hiver quand on devrait plutôt veiller à leur quiétude.
Pour ce faire, il suffit de peser les ruches et de les nourrir si besoin avant fin septembre, début octobre.
Le nourrissement de secours (ou de survie hivernale)
C’est la seule façon de complémenter une colonie du 15 octobre au 15 mars (dans notre région) en cas de sous estimation des provisions ou de surconsommation d’une colonie précoce.
Le candi doit être placé bien au-dessus de la grappe et largement en contact avec celle-ci. Bien sûr un isolant adapté doit recouvrir la colonie.
Le nourrissement de sécurité
Il est souvent pratiqué systématiquement par certains apiculteurs qui ne se soucient pas de la mise en hivernage. Il peut parfois être un inconvénient au développement printanier, si la colonie était déjà trop pourvue, en bloquant la ponte de la reine à une époque où elle a besoin de cellules disponibles (non occupées par du miel).
Bien sûr, dans le doute, un excès est préférable à un manque de provisions.
Le nourrissement stimulant
Tout apport de nourriture incite la reine à la ponte. C’est aussi le cas du candi surtout s’il est additionné de miel et qui plus est complémenté en pollen, levures déshydratées, farine de soja ou protéines de lait.
L’utilisation de candi stimulant protéiné se fait en quantité moindre, plutôt en dehors de la période hivernale et doublée par un nourrissement léger au sirop peu concentré afin de simuler une miellée.
Le nourrissement des nucléis
Les petits essaims logés sur des cadrons dans des petites ruches de type »mini plus » ont beaucoup de difficultés à déplacer leur grappe ou à rapprocher les provisions situées sur d’autres cadrons si la température est trop basse. Le candi placé au-dessus des cadrons leur permet de ne pas périr lorsqu’ils ont épuisé les provisions logées dans les cires qu’ils couvrent. Il est une sécurité indispensable en fin d’hivernage (à partir de janvier) et absorbe l’humidité produite par le métabolisme de la colonie évitant ainsi les moisissures.
Texte : Marc FOUGEROUSE
Bulletin N°69 Février 2013