Contrôle des essaims artificiels faits le 16/04
Les essaims constitués il y a 3 semaines (voir « fil rouge » du 16 avril) peuvent être contrôlés.
Les reines sont nées quelques jours après la division en éventail ; on compte une semaine pour la fécondation et une pour la mise en ponte.
Si l’essaim est réussi on devrait donc trouver un début de ponte : œufs, voire œufs et jeunes larves.
Notez la position actuelle des ruchettes qui ne sont plus « en éventail » ; elles ont été écartées ainsi deux jours après la division de façon à éviter à la reine une erreur d’entrée au retour d’un vol de fécondation.
La visite des 3 autres essaims faits aussi le 16 avril est moins satisfaisante. Un a un début de ponte, donc est réussi ; un second n’en a pas mais les abeilles sont calmes et il y a une zone préparée pour recevoir la ponte de la reine (sous le couvain qui finit d’éclore). Donc attendons…
Dans le troisième il n’y a pas de ponte et les abeilles sont agitées. Il est vraisemblablement orphelin.
Comme nous disposons de cellules dans deux ruches orphelinées il y a une semaine pour diviser à nouveau des ruches, il est décidé de procéder à un remèrage.
Une cellule est prélevée par découpage.
Cette cellule est entourée de papier aluminium, sauf la pointe, afin d’éviter d’être ouverte par les abeilles.
Cette précaution est indispensable s’il y a du couvain ouvert, ce qui n’était pas le cas en l’occurrence, mais deux précautions valent mieux qu’une !
La récolte
Pourquoi une récolte aussi précoce ?
Il y a eu des cultures de colza à proximité du rucher. Le miel de colza cristallise très vite et une fois cristallisé il ne peut être extrait des cellules.
Quatre méthodes, dont le but est de faire quitter les hausses aux ouvrières pour récolter les cadres des hausses sont exposées : emploi du plateau chasse-abeilles, récolte cadre à cadre, récolte au souffleur, récolte par répulsif.
Les trois premières seront mises en œuvre.
La quatrième est déconseillée (risque de transmission d’odeurs exogènes au miel). En outre elle est interdite par la charte de qualité élaborée par « L’Abeille du Forez ».
Première Méthode : emploi du plateau avec chasse abeilles.
Le chasse-abeilles est un dispositif qui permet le passage des abeilles dans un sens (descente) mais pas dans l’autre (remontée).
Inconvénient : nécessite une visite la veille de la récolte pour la mise en place.
Ci-contre premier type de chasse-abeilles, à gauche vu de dessous, à droite vu de dessus. Noter le liteau (15 à 20mm) tout autour du plateau et des deux côtés. |
Deuxième type, à lamelles (chasse-abeilles « Porter ». Très efficace car interdit vraiment la remontée des abeilles, mais demande de l’entretien : le fonctionnement des lamelles est parfois entravé par des constructions de cire ou par la propolisation
Troisième type vu de dessous (type losange). La sortie des abeilles ayant lieu près du bord du plateau, elles retrouvent plus difficilement pour remonter.
Le chasse-abeilles est placé au dessous des hausses à récolter. Il faut vérifier qu’elles ne contiennent pas de couvain, sous peine de retrouver encore beaucoup d’abeilles lors de la récolte ; et bien sûr veiller à le placer… dans le bon sens !
Une hausse avec des cadres sans miel a été placée entre le corps de ruche et le chasse-abeilles.
Le plateau chasse-abeilles est à placer 24h à 48h avant la récolte ; il permet un travail «confortable» avec un usage très modéré de la fumée.
Deuxième méthode : récolte cadre à cadre.
Après avoir enfumé légèrement la ruche, découvrir la hausse et par un enfumage modéré (attention à ne pas communiquer au miel une odeur de fumée, surtout s’il est incomplètement operculé), faire descendre les abeilles ; puis enlever les abeilles restantes en secouant les cadres au dessus de la ruche.
Tenir le cadre par les deux extrémités et secouer d’un geste brusque, ou tenir le cadre d’une main en frappant le dessus du cadre avec l’autre main.
Troisième méthode : la brosse à abeilles.
Autre variante : enlever les abeilles avec une brosse à abeilles. Procéder par saccades : la brosse doit éjecter les abeilles et non les rouler.
Quelle que soit la méthode, les cadres débarrassés des abeilles sont placés dans une hausse avec un couvre cadre pour éviter le pillage, précaution indispensable en absence de miellée et surtout fin de saison.
Quatrième Méthode : récolte au souffleur.
Après avoir légèrement enfumé la ruche, on découvre la hausse et chasse les abeilles vers le bas.
On place ensuite la hausse sur chant et, en écartant les cadres, on éjecte les abeilles restantes.
Ensuite, la hausse débarrassée des abeilles est emmenée pour être extraite et on passe à la suivante…
Avantage de la méthode : rapidité, surtout si on opère à deux.
Pour avoir un miel dont l’humidité soit inférieure à 18%, qui est le taux d’humidité maximum pour éviter tout risque de fermentation lors de la conservation, il faut que le cadre soit operculé au moins à 80% ou disposer d’un déshumidificateur pour enlever l’excès d’humidité ce qui est le cas pour l’extraction des cadres du rucher école.Extraire le miel d’un tel cadre sans déshumidification préalable est à proscrire.
Sur ce cadre les abeilles sont en train de fermer les opercules. Pour cela elles allongent les cellules qu’elles vont ensuite fermer.
On voit que les cellules operculées sont moins proéminentes que celles qui sont encore ouvertes.
Photos : Michel AYEL ; commentaires : Jean-Louis Perdrix ; mise en page, mise en ligne : Véronique SIMEON