La journée s’annonçait belle et ensoleillée.
Sur les coups de 10 heures du matin, un vrombissement a attiré notre attention : un essaim venait de s’échapper de notre vieille ruche et s’était posé à plusieurs mètres de haut dans le grand pin, juste à côté d’elle !
Quelle surprise, car nous n’étions que le lundi 5 mai 2014 !
Dans les monts du Forez et à notre altitude (900m), l’essaimage a lieu plutôt de la fête des mères à la fête des pères. Ce sont nos repères habituels. Mais début mai, c’était bien la première fois et à 10 h du matin en plus !
D’habitude elles attendent midi au moins !
L’essaim était à une belle hauteur, environ 10 bons mètres, et nous avons réfléchi un moment… avant de faire appel à Henri, un ami apiculteur. A 14 h, il est venu voir pour jauger la situation. Cela faisait mal au cœur de laisser un si bel essaim ! Il a décidé de tenter la récupération.
L’entreprise était osée et délicate car l’essaim s’était posé sur une branche haute. Il lui fallut résoudre plusieurs difficultés : dans le pin, des branches entrelacées laissaient peu de place pour se glisser et se mouvoir avec du matériel et, vers le haut, les entrenoeuds étaient longs avec peu de prises pour se hisser… bref ce n’était pas du gâteau !
Atteindre l’essaim fut un peu hasardeux et quelques acrobaties firent monter l’angoisse des pauvres terriens qui étaient scotchés par le spectacle.
Bravo l’artiste !
Il dut couper quelques branches du pin pour libérer des espaces. Ceci eut aussi le mérite de nous faire découvrir qu’une famille d’écureuils avait construit leur nid dans ce pin et devait envisager rapidement de changer de domicile.
L’essaim dérangé par les secousses des branches coupées se reconstituait dans la partie haute mais plus près et le long du tronc.
À 17h, Henri monta sa ruchette dans le pin et put ainsi cueillir l’essaim.
Bien qu’un gros paquet d’abeilles se soit glissé sous la ruchette, il a pu vérifier que les abeilles rappelaient.
Il ne restait plus qu’à attendre patiemment que toutes les abeilles rentrent. Vers 21 h, Henri redescendit la ruchette qui fut aussitôt transvasée dans une ruche de montagne.
La cueillette de cet essaim fut rondement menée !
Dès le lendemain, les butineuses commencèrent à rentrer du pollen.
Nous avons vite posé une hausse sur la vieille ruche pour éviter un second essaimage mais la fièvre de l’essaimage ne s’arrête pas aussi facilement… à suivre…
Catherine RENOU
Bulletin N°76 Mai 2015