L’état inquiétant des colonies du rucher école ainsi que l’avenir prévisible des entrées de nectar nous incite à transhumer une partie des ruches en zone de montagne, à 1200 m, au col des Pradeaux. La miellée de fleurs de montagne permettra de relancer les colonies et peut être une petite récolte. Rendez vous est donné aux stagiaires à la tombée du soir pour les initier à différentes méthodes de transhumance : ruches ouvertes, ruches fermées, ruches muselées.
L’essentiel étant de pouvoir produire à tout moment de l’opération une fumée abondante et froide, une révision de la technique d’allumage de l’enfumoir est entreprise.
L’utilisation de granulés de luzerne est très fortement conseillée car ce combustible dure très longtemps et permet ainsi de ne pas tomber en panne au cœur de l’opération.
A la tombée du soir lorsque les dernières butineuses rentrent toutes les colonies sont enfumées avec une fumée abondante et froide. Lors d’un deuxième passage la muselière peut être installée si toutes les abeilles sont rentrées.
L’ajustement doit être parfait et la fixation très stable car toute fuite d’abeilles supprimera tout le confort de cette méthode : ne pas avoir d’abeilles en liberté, conserver une bonne aération, pouvoir fermer le soir et ne transhumer que le lendemain matin (même de jour).
Quelque soit la méthode, les ruches ne doivent jamais être choquées directement ou indirectement sans un petit enfumage préalable ou successif.
L’idéal est de pouvoir charger alors qu’il reste encore un peu de luminosité. Cela permet de gagner beaucoup de temps et ainsi de raccourcir la durée de l’opération. Les quelques butineuses en retard rentrent dans les ruches voisines.
La transhumance avec plusieurs hausses n’est pas souhaitable. Il est préférable de préparer les ruches avant avec une hausse vide de préférence. Une seconde hausse pourra être posée sur les colonies puissantes après le déchargement.
Les ruches se portent facilement à deux grace aux poignées rabattables. Seul il est préférable d’utiliser une brouette à ruche.
Sur la remorque les ruches doivent être serrées les unes contre les autres afin d’organiser un chargement bien stable mais attention de ne pas les pousser en prenant appui sur les hausses au risque de les décoller.
Le type « pastoral » permet de bien empiler les ruches dans un minimum d’espace.
Lorsque les ruches ouvertes sont posées sur la remorque un petit enfumage incite les abeilles à rester à l’intérieur. Un enfumage global et épisodique du chargement permet de maintenir le calme du chargement avant de commencer à rouler. Quoiqu’il en soit les vibrations du moteur entretiennent les abeilles en léger bruissement les empêchant ainsi de trop sortir.
Lors d’un transhumance ruche ouverte la consommation de fumée est importante. Il est donc nécessaire de posséder un enfumoir efficace.
L’utilisation de sangles à cliquet permet un arrimage parfait. Des palettes sont des supports bien adaptés à la transhumance.
De nuit seule la lumière rouge permet de bien voir sans que les abeilles ne soient attirées vers l’extérieur. La lueur blanche des lampes de poches et des phares de voiture au contraire leur laisse croire que le jour se lève.
Sur ce chargement il y a les ruches, les hausses vides et les palettes.
A l’arrivée le chargement est rapidement enfumé globalement. D’où l’intérêt d’avoir conservé son enfumoir allumé. Le moteur doit toujours être en marche pour produire des vibrations et si des abeilles sont sorties sur les façades un ou deux enfumages les ramènent dans les ruches.
Avant chaque choc un petit peu de fumée froide permet de déplacer les colonies sans que les abeilles ne sortent.
Le convoi n’est dessanglé qu’au fur et à mesure du déchargement surtout s’il y a deux étages de ruchers.
Les colonies sont installées par deux sur une palettes. Compte tenu de l’éloignement du rucher il est préférable de placer un caillou sur les toits en cas de coup de vent.
Dès que les vibrations sont insuffisante les abeilles commencent à sortir. Un peu de fumée les fait immédiatement rentrer. Quelques abeilles sur la façade n’empêchent pas le déchargement.
Lorsque le déchargement et terminé, le plateau est libre pour servir de table pour le casse croute.
C’est un moment essentiel ou chacun partage ce qu’il a apporté et qui dure parfois plus que le déchargement.
Photos : Michel AYEL ; commentaires : Marc FOUGEROUSE ; mise en page, mise en ligne : Véronique SIMEON