Concertation entre les animateurs du rucher-école (Jean Louis Perdrix, Marc Fougerouse, Gilles Toninato, Fabrice Douay et Emmanuel Rolle).
A la suite du mauvais temps tout va se bousculer au rucher.
Séance du jour :
Prévention de l’essaimage avec la création d’un éventail : Il y a eu du nectar et du pollen et une période de claustration favorable à l’essaimage naturel. Des abeilles sont à la recherche d’un endroit pour s’installer. Il faut agir rapidement !
Si la colonie est prête à partir (présence d’un élevage royal avancé) : faire un éventail avec trois à quatre ruchettes contenant chacune au moins une cellule royale.
Destruction des cellules royales : Ou »châtrer » les ébauches de cellules royales pondues et agrandir la ruche.
Création d’un nucléi : On verra aussi comment peupler un nucléï pour produire une jeune reine fécondée en ponte qui pourra remplacer une reine inapte ou encore pour prendre la tête d’un essaim artificiel.
Suivi de la miellée
Comme la séance prévue le 27 avril a été annulée une visite a cependant été faite et quelques hausses supplémentaires ont été posées.
Ici les abeilles sont montées dans la hausse. Elles occupent déjà cinq cadres…
… et les deux cires gaufrées sont en cours de construction.
En phase d’élevage, la construction de cire neuves est une bonne prévention de l’essaimage naturel.
La hausse est enlevée avec les abeilles qu’elle contient et placée sur le toit renversé.
Les cadres de corps sont visités afin d’observer les signes éventuels d’un essaimage futur.
Une nouvelle hausse est placée au dessus du corps car la prochaine séance est prévue dans 15 jours et il faut anticiper le développement de la colonie ainsi que le remplissage des hausses.
La première hausse est placée au dessus en prenant soin de ne pas écraser les abeilles qui se sont mises en grappe en dessous.
Lorsque dans la première hausse certains cadres ont été pondus par la reine, comme ici dans le ½ cercle marqué de la pointe du lève cadre, ceux ci ne doivent pas être séparés du couvain du corps au risque d’y voir élevées des cellules royales qui provoqueront un essaimage naturel.
Ils seront placés dans la hausse inférieure.
Contrôle de l’état sanitaire
Une colonie présente des traces certaines de mycose.
Le couvain est en mosaïque et des larves sont atteinte par un champignon qui les consomme. Au final il reste des petits morceaux secs blancs et noirs que les abeilles évacuent plus ou moins.
Il en résulte une colonie affaiblie qui récoltera moins.
Pour lutter contre les mycoses il n’y a pas de médicament miracle. Il faut éviter les emplacements humides, éliminer les cadres trop atteints et ne pas multiplier les colonies porteuses de ce champignon ni le disséminer aux autres colonies du rucher par l’échange de cadre.
Création d’un éventail
Une colonie est trouvée avec de nombreuses cellules royales operculées.
Un essaimage imminent est programmé.
La décision est prise de faire un éventail.
C’est la meilleure façon de rentabiliser cette colonie.
La reine est jeune ; de l’année dernière.
Il est décidé de la conserver, elle est placée dans la ruchette de droite avec deux cadres de couvain et les ouvrières qui les couvrent.
L’essaim sera déplacé pour que les hormones de la reine n’attirent pas les butineuses destinées aux autres essaims.
Comme il y a de nombreuses cellules royales sur plus de trois cadres chaque ruchette sera pourvue sans qu’il soit nécessaire d’en découper une et de pratiquer un greffage.
La puissante colonie sera donc divisée équitablement en quatre.
Les abeilles qui restent dans la ruches et dans la hausse sont réparties entre les ruchettes.
Les ruchettes sont complétées avec des cadres gaufrés et des cadres bâtis.
La ruchette qui contient la reine est éloignée des autres, l’idéal est de la changer de rucher. Les autres sont installées sur l’emplacement d’origine pour récupérer les butineuses.
L’éventail est constitué mais les ruchettes sont placées sur des pneus comme la ruche mère. Il est préférable de supprimer tout souvenir de l’emplacement d’origine.
Un changement d’environnement est favorable à une bonne répartition des butineuses.
Destruction des cellules royales
Si l’élevage royal n’en est qu’à ses débuts, provoqué par un habitat trop étroit, il est encore possible de contrarier la fièvre d’essaimage en châtrant les cellules pondues et en donnant plus d’espace à la colonie.
Toutes les ébauches de cellules royales doivent être inspectées.
Ici la cellule n’est pas pondue.
Dans celle ci on distingue mal l’œuf car la cire est claire.
L’œuf est plus visible dans cette cellule avec de la cire plus ancienne.
Une seule cellule oubliée et rien n’est fait !
L’opération doit être renouvelée huit jour plus tard. Mais généralement si la reine est jeune l’agrandissement de la ruche suffit pour calmer l’essaimage.
Création d’un nucléi
Il permet de disposer au rucher à moindre coût d’une jeune reine fécondée en réserve.
En matière très isolante mais aussi en bois, il est composé de :
- Un cadre nourrisseur
- Deux mini cadres bâtis
- Deux cadres gaufrées
- Un cadre vide
Le modèle présenté possède aussi un nourrisseur dans le plancher.
Le fond avec l’entrée réduite est aussi grillagé.
Les cadrons peuvent être assemblés par deux pour former un cadre de hausse normal.
Ce qui offre des possibilités d’utilisation variées.
Un cadre bâti confectionné à partir d’un ½ cadre de hausse permet de mieux accueillir les abeilles.
Le cadre nourrisseur avec du grillage pour éviter la noyade des abeille sera garni de sirop après le peuplement du nuclei.
Pour récupération des abeilles jeunes on peut les faire monter dans une hausse par tapotement.
Elles seront ensuite passée à travers une grille à reine pour s’assurer qu’elles sont bien orphelines.
Pour faire descendre les abeilles il faut utiliser la fumée mais aussi la balayette que l’on aperçoit dans le fond.
Les abeilles sont mises de côté à l’ombre pendant que l’on prépare les cadrons.
Pour fixer la petite colonie un cadre de couvain est nécessaire.
Si on n’en dispose pas dans des nucléis existants, on peut en fabriquer un en découpant un morceau de couvain dans un cadre de corps.
Il suffit de prendre l’empreinte…
… de découper proprement…
…un morceau contenant du couvain operculé, du pollen et un peu de miel.
Le couvain est maintenu sur le cadron par un élastique.
Puis placé en deuxième position après le nourrisseur ce sera le cœur de la grappe.
Les jeunes abeilles qui en naîtront renouvelleront les premières abeilles vieillissantes.
Le mini plus est peuplé des jeunes abeilles orphelines puis le nourrisseur rempli de sirop est mis en place.
Ensuite la petite colonie enfermée est mise en cave deux jours pour éviter la désertion. Elle sera par la suite mise en place au rucher et pourvu d’une cellule royale proche de l’éclosion.
La qualité de la ponte sera contrôlée par la suite et enfin on pourra récolter la reine et en disposer.
Le nucléi pourra alors produire une autre reine.
Il est même possible de l’hiverner.
Photos : Michel AYEL ; commentaires : Marc FOUGEROUSE ; mise en page, mise en ligne : Véronique SIMEON