2.1 La tête :
2.1.1 Le système nerveux :
Il est constitué par le système nerveux central, le système sympathique viscéral et le système nerveux périphérique.
Le système nerveux central est représenté par le cerveau, il se prolonge par la chaîne ganglionnaire ventrale. Il innerve les yeux, les mâchoires, les antennes, etc.
Le système nerveux viscéral, part lui aussi du cerveau et comprend le système sympathique dorsal, qui innerve l’intestin et le coeur, et le système sympathique ventral, qui innerve les stigmates et les trachées.
Le système nerveux périphérique est constitué par des cellules nerveuses réparties dans diverses parties du corps, reliées entres elles par des ramifications ( névrites ). Il innerve les organes sensoriels.
2.1.2 Des glandes :
Les glandes salivaires ( ou labiales ), au nombre de deux paires, ont une fonction qui n’est pas très bien définie, certains auteurs affirment que leur sécrétion sert à l’élaboration de la cire; d’autres soutiennent qu’elle sert à faciliter la digestion des aliments solides; d’autres qu’elle servirait à la transformation du nectar en miel.
Les glandes nourricières ou glandes mammaires sécrètent la « gelée royale », substance avec laquelle la
reine et les larves royales sont régulièrement nourries, alors que les autres larves sont alimentées par cette gelée royale uniquement pendant les trois premiers jours. Elles sont surtout développées chez les abeilles nourrices, elles s’atrophient progressivement après 10 à 15 jours de pleine activité. La continuité de la sécrétion peut dépendre des besoins de la colonie. La production de la gelée royale est stimulée par une alimentation riche en pollen. Les glandes mandibulaires ont chez l’ouvrière une forme de poire et sont très développées chez la reine. Leur fonction n’est pas très nette, certains auteurs pensent qu’elles servent au ramollissement de la cire, pour désoperculer les cellules ou encore pour faciliter la digestion du pollen.
2.2 Le thorax :
2.2.1 Le système musculaire :
Très développé au niveau du thorax car c’est à cet endroit que sont logés les muscles des pattes et des ailes. Les deux paires de muscles des ailes ne sont pas fixées directement aux ailes mais aux plaques de chitine qui constituent le squelette du corselet de l’abeille. Grâce à ce puissant système de propulsion, l’abeille peut parcourir 500 m par minute.
2.2.2 Appareil respiratoire :
Les trachées sont des canaux élastiques qui s’ouvrent grâce à la spirale chitineuse qui revêt intérieurement leur paroi et qui communiquent avec l’extérieur par des orifices appelés stigmates.
Disposés à des endroits bien précis du thorax et de l’abdomen, les stigmates sont pourvus tout autour de leur ouverture extérieure d’une couronne de soies agissant comme un filtre protecteur des trachées. Les canaux aboutissent dans deux grosses trachées, appelées sacs aériens, communicants entre eux par des fentes. A partir de ces sacs, d’autres trachées se ramifient en trachéoles à travers lesquelles l’oxygène est acheminé vers les tissus.
L’abeille possède trois paires de stigmates sur le thorax et sept paires sur l’abdomen. L’inspiration de l’air se fait à travers les stigmates abdominaux, l’expiration à travers les stigmates thoraciques.
Les sacs aériens constituent des sortes de « réservoir » d’air et permettent de pallier tout risque d’asphyxie; ils réduisent en outre le poids spécifique de l’abeille et facilitent le vol.
2.3 Abdomen :
2.3.1 Appareil digestif :
L’appareil digestif comprend :
– l’intestin antérieur, formé du pharynx, de l’oesophage, du jabot et du sac chylifique ou estomac
– l’intestin moyen, siège de la digestion et de l’assimilation de la nourriture – l’intestin postérieur, dernière portion de l’appareil digestif composé de l’intestin grêle, souple et court et du gros intestin beaucoup plus développé, avec à son extrémité un renflement constitué par la vésicule rectale à l’intérieur de laquelle l’abeille conserve ses excréments pendant l’hiver.
– Les tubes de Malpighi sont des canaux qui plongent librement dans le sang. Une des extrémités est fermée, l’autre ouverte sur le tube digestif. Les déchets contenus dans le sang , passent par osmose, dans ces tubes et sont expulsés avec les excréments.
2.3.2 Appareil circulatoire :
L’appareil circulatoire de l’abeille est à la fois circulatoire et lacunaire, c’est à dire que le sang circule à la fois à l’intérieur des vaisseaux mais aussi dans un système de lacunes.
Le coeur est composé de deux parties séparées par un étranglement : l’aorte et le ventricule . Le sang circule de la tête vers les lacunes, d’avant en arrière. C’est une substance fluide, laiteuse et incolore qui entre en contact avec les tissus contenant des substances nutritives, il a également une fonction respiratoire en transportant l’oxygène aux tissus et il absorbe les déchets contenus dans ces tissus en les transportant jusqu’aux tubes de Malpighi.
2.4 Appareil génital :
Seule la reine possède un appareil génital développé, les abeilles ouvrières possèdent des organes génitaux atrophiés, insuffisamment développé pour la reproduction.
L’appareil génital femelle possède deux ovaires relié par deux oviductes qui aboutissent à leurs extrémités au vagin. Latéralement au vagin existe une spermathèque. En effet la reine s’accouple une ou plusieurs fois dans les premiers jours de sa vie, tout le sperme du mâle est conservé dans la spermathèque, il conserve sa vitalité grâce à la sécrétion de la glande spermophile.
La reine pond pendant quatre ou cinq ans, mais cette ponte atteint son maximum au cours de la deuxième année ( jusqu’à 3000 oeufs par jour ). Si la reine pond des oeufs fécondé, ils donneront naissance à des femelles, les oeufs non fécondés donneront naissance à des faux bourdons. On dit dans ce cas qu’il y a parthénogenèse arrhénotoque ou arrhénotoquie.
L’appareil génital mâle possède deux testicules, reliés par deux canaux déférents à deux vésicules séminales se réunissant pour donner naissance au canal éjaculateur qui débouche sur le pénis. Lors de la copulation, la partie externe des organes génitaux du mâle reste dans le vagin de la reine, provoquant sa mort.
Texte : Jean-Marc COOLEN