I – Généralités :
Le varroa est un parasite qui vient de l’Asie du sud-ouest (Sumatra, Java). En Asie l’hôte du varroa est l’Apis Cerana. En Asie il y a équilibre entre hôte et parasite, chez Apis Cerana le varroa ne se multiplie que dans le couvain de faux bourdons alors que chez Apis Mellifica il se développe dans tout le couvain. D’autre part le cycle d’évolution chez Apis Cerana n’est pas le même que chez Apis Mellifica :
Œuf adulte
Varroa |———————————————-|
Ouvrière cerana |——————————–|
Bourdon |———————————————————|
Ouvrière mellifica |———————————————————————|
Au cours de l’évolution, Apis Cerana a développé un instinct d’épouillage, ce que ne fait pas Apis Mellifica et d’autre part chez cette dernière l’hémolymphe contient un taux d’hormones juvéniles favorisant la ponte de Varroa.
II – Etiologie :
Agents pathogènes : le varroa n’a pas de causes favorisantes. De l’alvéole sort la femelle fondatrice et ses filles, le mâle ne vivant que dans l’alvéole.
Action sur les abeilles adultes :
- Action traumatique : le nombre de parasites gêne le fonctionnement normal de l’abeille.
- Action spoliatrice : « suce » l’hémolymphe de l’abeille (équivalent à environ 0,5 litre de sang par jour pour l’homme).
- Action vectrice : possibilité d’inoculer des agents pathogènes (surtout des virus).
Action sur le couvain :
- Identique, traumatique, spoliatrice, vectrice.
III – Symptômes (lorsque la maladie est vraiment établie) :
1/ Rien de visible, mais il faut traiter.
2/ Symptômes d’alerte :
- Si il y a un varroa sur une abeille adulte (sans le chercher spécialement).
- Si il y a des abeilles monstrueuses (ailes atrophiées).
3/ Symptômes devant ou dans la colonie :
- Devant la ruche : abeilles traînantes qui ne peuvent pas voler ; abeilles mortes ; abeilles atrophiées.
- A l’intérieur : couvain en mosaïque, nymphes mortes dans les alvéoles.
La varroase favorise toutes les autres maladies.
IV – Conduite à tenir :
Deux sortes de traitements :
Ponctuel et à libération lente.
- Ponctuel : ils doit être fait sans couvain (Folbex, Perizin, amitraze, Klartan par aspersion, huiles essentielles).
- A libération lente : Traitement qui dure suffisamment pour que la durée d’operculation soit couverte.
Le seul sur le marché actuel : l’insert d’apivar.
La diffusion se fait par contact, il est nécessaire d’utiliser la dose prescrite par le mode d’emploi car il y a risque d’accoutumance (2 lanières par ruches).
Un traitement aussitôt après la miellée ou au début du printemps (contrôle).
Il existe aussi un traitement naturel sans molécules chimiques :
L’APIGUARD :
C’est un gel à base de thymol analogue au thymol naturel.
Mode d’emploi :
Le plus tôt possible en été après récolte, ouvrir une barquette et la poser au-dessus des cadres.
Placer une 2ème barquette après 2 semaines.
Les retirer au bout de 2 semaines supplémentaires.
Observations :
Le produit agissant par contact et évaporation il y a lieu de laisser un espace au-dessus de la barquette (1 cm) pour le passage des abeilles (hausse vide nourrisseur couvre cadre retourné plateau couvre cadre avec liteau) veiller à une bonne étanchéité.
La température diurne mini est de 15 degrés, à l’extérieur de la ruche.
Il y a lieu de prévoir un contrôle de l’efficacité par sondage après la fin du traitement et éventuellement un traitement classique d’automne complémentaire.
Les abeilles n’aiment pas le thymol et cherchent à s’en débarrasser voir à fuir ce qui entraîne une agitation importante des ruches ce qui nécessite :
- De traiter toutes les ruches du rucher avec le thymol,
- De pratiquer le soir,
- D’avoir terminé les grosses opérations de mises en hivernage (nourrissement, réunions, remérage) car il vaut mieux ne pas intervenir sur les ruches pendant le mois que dure le traitement.
Précautions :
Le thymol est irritant et corrosif, n’ouvrir les barquettes qu’au dernier moment et porter des gants.
Conclusion :
Ce traitement est le plus naturel disponible actuellement nous ne pouvons que nous féliciter de sa mise sur le marché. Malgré sa plus grande difficulté de mise en œuvre nous vous encourageons à l’utiliser si vous vous en sentez capables (déconseillé pour l’instant en montagne).
Conditions de stockage :
- pas de température au-dessus de 30°
- tenir à l’abri du soleil.