Depuis fin 2004 un frelon d’origine asiatique est apparu dans le Lot et Garonne, semble-t-il importé d’Asie avec des poteries chinoises. Les conditions climatiques rencontrées lui ont permis de s’installer et de coloniser tout le sud-ouest de la France. En 2008 il a été observé aux environs de Dijon.
L’espèce est donc aujourd’hui acclimatée en France et semble devoir accroître son aire d’extension. La particularité de cette sous-espèce de vespa velutina est que sa prédation envers les colonies d’abeilles est plus importante que celle pratiquée par le frelon européen vespa crabro, à tel point que 50 % à 80 % de son régime alimentaire pourrait être constitué d’abeilles.
Dans le sud-ouest de nombreuses ruches ont subi sa prédation, certaines ont succombé et les récoltes de miel sont affectées. Les apiculteurs sont inquiets.
Au printemps, les femelles fécondées l’année précédente qui ont passé l’hiver bien à l’abri (tout comme guêpes, frelons, bourdons…) fondent chacune un nouveau nid qui prend de l’ampleur en été jusqu’à l’automne grâce à l’augmentation du nombre d’ouvrières. En fin de saison des femelles parfaites sont fécondées par des mâles issus d’œufs non fécondés et entrent en hivernage dans des abris divers.
Les nids comparables à ceux des guêpes et frelons sont néanmoins différents.
L’enveloppe est constituées de feuilles de papier mâché ; l’entrée est toujours située sur le côté pour les gros nids (et non en dessous) et les gâteaux de couvain sont étayés en strates successives à l’intérieur de cette enveloppe protectrice. Ces nids sont le plus souvent installés dans la frondaison des arbres parfois très haut en plein vent ou bien sous des abris aérés, plus rarement dans des creux. Leur taille est généralement importante. Dans le sud-ouest un nid moyen mesure 60 à 90 cm de hauteur et 40 à 70 cm de diamètre en fin de saison. Il peut contenir jusqu’à 1000 à 1500 individus si toutes les conditions climatiques et d’approvisionnement en nourriture sont réunies.
Tout comme les guêpes et frelons l’espèce n’a d’activité sociale qu’en dehors de l’hiver. La fondatrice qui sort de l’hivernage construit un petit nid au printemps qui va croître jusqu’en automne. Pendant l’hiver les nids sont donc vides et abandonnés définitivement.
A la différence des abeilles les apports de protéines nécessaires à l’élevage du couvain ne proviennent pas du pollen des fleurs mais des substances animales, principalement de la consommation d’insectes divers et en particulier d’abeilles (thorax d’abeilles butineuses qui contient du muscle et du nectar).
Tous les frelons sont des prédateurs d’abeilles mais vespa velutina l’est particulièrement dans l’intensité et dans le temps à tel point que quelques frelons devant une colonie d’abeilles peuvent la mettre en danger.
En vol stationnaire devant l’entrée de la ruche, vespa velutina attaque les butineuses qui entrent, rapidement les découpent et en emportent le thorax au nid pour alimenter le couvain. En début d’hivernage le frelon s’introduit dans la colonie et prélève son butin. Dans ce cas la colonie souvent faible ou orpheline ne survit pas longtemps.
Les abeilles asiatiques pour se défendre, emballent les assaillants et les font succomber par hyperthermie (45°). Les abeilles locales pratiquent aussi cette stratégie mais à un degré moindre. Certaines attaquent et piquent le frelon en vol. Les abeilles gardiennes font la barbe à l’entrée de la ruche comme lors des situations de pillage au rucher ce qui permet aux butineuses de la colonie de se laisser tomber très rapidement sur cette barbe protectrice.
Comment reconnaître et différencier le vespa velutina asiatique et le vespa crabro européen ?
Vespa velutina est aussi appelé frelon noir alors que vespa crabro est plutôt appelé frelon jaune.
Comment protéger les colonies d’abeilles ?
- Eloigner les ruches des régions infestées par le frelon noir.
- Réduire les entrées des ruches à 5,5 mm de hauteur (il existe des réducteurs de ce type dans le commerce).
- Piéger les fondatrices au printemps lors de l’établissement des futurs nids.
- Piéger les ouvrières pour diminuer la prédation.
- Détruire les nids en saison. (La destruction des nids en hiver est inutile).
- Lors de la destruction de frelons les mêmes précautions sont à prendre que dans le cas de frelons jaunes ou de guêpes car les piqûres sont cuisantes voire dangereuses. Il semblerait que vespa velutina puisse projeter du venin à distance.
Plan et utilisation de pièges
Toute utilisation de pièges afin de détecter ou de détruire vespa velutina ne doit en aucun cas porter atteinte aux autres espèces telles que guêpes, frelons, abeilles… qui ont toutes une importance dans l’écosystème. Cette attitude écoresponsable doit être un préalable à l’activité de piégeage même si la tentation est grande de passer outre.
Trois bouteilles plastiques cylindriques suffisent à la réalisation de ce piège qui doit être suspendu aux environs des ruchers.
Les appâts doivent être adaptés aux besoins du frelon noir. Ceux-ci varient au cours du cycle biologique de la colonie et les observations et expérimentations ne permettent pas encore de déterminer un appât parfait. Néanmoins, la bière sucrée semble présenter une bonne attraction.
Les insectes capturés ne doivent pas se noyer dans l’appât et des orifices de 5,5 mm doivent permettre aux guêpes et abeilles de sortir du piège. Des orifices de 7 mm dans le bouchon ne doivent pas permettre au frelon jaune de rentrer dans le piège.
Aucun frelon asiatique n’a encore été signalé dans le Forez. La vigilance de chacun nous permettra d’anticiper la colonisation de notre région.
Marc FOUGEROUSE
Texte tiré du Bulletin N°58 Mai 2009
LUTTE CONTRE LES NIDS DE FRELON ASIATIQUE
L’utilisation du dioxyde de soufre est autorisé par arrêté paru le 7 septembre 2013 pour une durée de 120 jours a partir du 8 septembre 2013.
C’est une nouvelle très positive pour les apiculteurs et les producteurs de fruits.
En effet la technique consistant a injecter du gaz de dioxyde de soufre dans le nid de frelon avec l’aide d’une perche est l’un des moyens les plus efficaces pour les détruire.
Toutefois rappelons qu’il s’agit d’un produit chimique (caustique) et que son utilisation n’est autorisée qu’à des opérateurs formés et dans des conditions définies (nid a plus de 2 mètres de haut et à l’extérieur …).
En attendant d’avoir l’autorisation permanente restons vigilant et n’hésitons pas en cas de doute, à contacter le réseau Fredon (04 37 43 40 70) pour signaler la présence du frelon Asiatique.
Article du Progrès du 8/09/2013.
Communiqué du gouvernement du 10/09/2013.
Le frelon asiatique expliqué par le Réseau FREDON-FDGDON Rhône-Alpes.
Texte : Thierry BONNARDEL