Samedi 30 avril 2016. Pluie fine, léger vent, température d’à peine 10°.
11 H. : Décision prise avec Marc : séance au rucher-école annulée.
Mais….. « Si ça se lève, ce serait bien que tu ailles voir où en sont les provisions. Avec ce mauvais temps qui n’en finit pas et ce qui est annoncé pour les jours qui viennent, certaines ruches doivent être sur le point de manger leur couvain » …me suggère Marc.
15 H. : Le temps s’éclaircit. Je descends au rucher-école et profite d’une accalmie pour inspecter rapidement les ruches et….nourrir. En effet pour certaines les abeilles n’ont plus grand chose à se mettre dans le jabot !
17 H. : Appel de Marc qui est sur Montbrison. Je lui dis que je suis au rucher-école et sur le point de partir. Il me rejoint.
La suite en quelques photos commentées…..ou version apicole de la fable de La Fontaine
« L’œil du Maître » et de sa morale « Il n’est pour voir que l’œil du maître »
« Et ça, là en haut ? Qu’est-ce que c’est ? »
Ah ! L’œil du maître !…..
Eh oui ! C’est un essaim qui a sans doute mis à profit l’après-midi ensoleillé de vendredi pour nous fausser compagnie. Mais sans avoir consulté la météo des jours à venir. Et sans m’avoir signalé sa présence !!
Oui, mais c’est haut, là en haut ! Sans doute une dizaine de mètres.
Que faire ?
Faire « le coup du chasseur » tel que nous l’a relaté Mariette Guyot dans un bulletin de liaison il y a quelques années ? C’est hors de question. Nous ne sommes pas armés pour cela, au propre comme au figuré.
Par contre j’ai une longue corde dans mon fourgon.
Et Marc passe à l’action…..
D’abord attacher une brique à un bout.
Se concentrer tel un cow-boy s’apprêtant à attraper un veau au lasso dans un rodéo.
Avec un « han » de lanceur de marteau aux J.O. c’est parti.
Réussite au premier essai.
Une ruchette a été placée à peu près à l’aplomb de l’essaim.
La corde est tendu. Les muscles aussi ! Quant à la concentration, elle se devine.
Tel un marguillier sonnant l’angélus à toute volée, Marc secoue la branche.
Une partie de l’essaim est tombée dans la ruchette ( toujours l’œil du maître !! ).
Mais il y en a aussi beaucoup par terre, un peu partout, par petites grappes.
Mais surtout beaucoup se sont remises tout là-haut, formant comme un manchon autour de la branche….
Alors, conjuguant nos efforts, moi secouant la branche et Marc enfumant « à tout va » nous finissons par les déloger.
Par chance la reine avait dû tomber dans la ruchette ou pas loin car « ça bat le rappel » et petit à petit tout rentre docilement.
Quelques minutes plus tard la ruchette est mise en place à proximité dans le rucher.
« Essaim de mai vaut vache à lait » dit le proverbe.
Acceptons-en l’augure…..
Texte et Photos : Jean-Louis PERDRIX