Prévention de l’essaimage, préparation des ruches à la miellée
Mise en ruche d’un essaim qui a passé l’hiver en ruchette
Division d’une ruche par la méthode de l’éventail
Prévention de l’essaimage
Constitution d’un nucléï de fécondation
Récupération d’une colonie vulgaire par tapotement
Reportée de 15 jours car le temps ne permettait pas une visite pédagogique cette séance tardive a pour but de préparer les ruches à la miellée et de prévenir l’essaimage naturel.
Avant la séance pratique les différentes étapes sont d’abord décrites oralement afin que rien n’échappe aux stagiaires : recherche de cellules royales et constitution d’éventails, état sanitaire, contrôle du développement, constitution de nucléi, transvasement, récupération d’une colonie vulgaire par tapotement…
C’est la période de floraison du pissenlit mais il y a déjà beaucoup d’Alkénes. Après cette floraison il y aura un creux dans la miellée. C’est aussi la saison de l’essaimage.
Le pissenlit fournit aux abeilles beaucoup de pollen jaune orangé ainsi qu’un nectar abondant pouvant donner une récolte d’un miel typique si le climat est favorable (ce n’est pas le cas cette année).
En période d’élevage si la miellée n’est pas abondante les abeilles ont besoin d’eau pour nourrir le couvain.
Au rucher école elles ont à leur disposition un abreuvoir d’eau de pluie qui leur évite de boire dans les flaques polluées.
Pour nourrir certaines colonies, lors de la séance précédente le candi avait été placé sous un nourrisseur retourné.
Les abeilles ont construit l’espace vide.
Avant de transvaser les colonies qui ont hivernées en ruchette il est nécessaire de préparer les ruches qui vont les recevoir.
Ici les stagiaires procèdent à l’assemblage des planchers sur les ruches neuves.
Les anciens montrent aux débutants comment procéder avec le matériel avant de leur transmettre leurs connaissances de la pratique apicole.
Mise en ruche d’un essaim qui a passé l’hiver en ruchette
La ruchette est placée sur le côté (ici sur la ruche voisine) et une ruche vide est installée à sa place.
Les cadres sont transvasés un à un dans le même ordre. La ruche sera complétée avec des cires gaufrées.
On aperçoit ici la reine 2011 au centre de ce cadre. Elle est marquée en blanc.
Les cadres transférés contenait du nectar qui a goutté sur le dessus des cadres gaufrés.
C’est du nectar de pissenlit reconnaissable à sa couleur typique.
Lorsque les cinq cadres sont transférés de la ruchette à la ruche il ne reste plus qu’à secouer les abeilles qui restent au fond.
La technique consiste à rassembler ces abeilles par des chocs successifs sur le sol et enfin de les faire tomber sur l’essaim avec un dernier choc sur le bois de la caisse.
Division d’une ruche par la méthode de l’éventail
Lors de la visite des cadres du corps si l’on découvre un élevage royal plus avancé (cellules operculées) il est préférable de ne pas conserver la colonie pour la production de miel mais de la destiner à la production d’essaims.
Les cellules bien placées peuvent être récoltées délicatement et utilisées pour peupler un nucléï par exemple.
Si la ruche n’a pas essaimée la reine est mise en cage, elle sera éliminée ou sera conservée dans un essaim plus petit.
Les cadres de la colonie seront répartis par la méthode de l’éventail.
Trois ruchettes sont placées côte à côte avec une cire gaufrée qui servira ultérieurement d’indicateur de réussite (ponte de la jeune reine) lors que les abeille la construiront.
Les cadres de la ruche sont répartis entre les ruchettes de manière à avoir au moins deux cadres de couvain dans chacune ainsi qu’au moins une belle cellule royale.
L’opération est terminée lorsque chaque ruchette contient suffisamment d’abeilles pour s’occuper du couvain.
Les abeilles butineuses vont se répartir équitablement dans les ruchettes d’autant mieux qu’aucun repère ne guidera vers l’une ou l’autre.
Pour ce faire il est préférable de changer le support d’origine.
Les abeilles qui restent au fond de la ruche sont versées sur l’éventail en insistant sur l’une ou l’autre des ruchettes afin de bien égaliser les populations.
Un ou deux jour après la constitution de l’éventail les ruchettes seront légèrement écartées afin de bien les différencier et ainsi éviter que les jeunes reines se trompent en rentrant du vol de fécondation.
L’opération perturbe beaucoup les abeilles et il est préférable de ne pas se placer sur la ligne de vol au risque de repartir chez soi avec un essaim sur l’épaule.
Prévention de l’essaimage
Les cires gaufrées placées lors de la séance précédente ont été construites ou sont en cours de construction. La colonie est donc bien montée dans la hausse, ce qui est bon signe.
Néanmoins il est nécessaire de vérifier si, malgré l’extension du volume de la ruche, la colonie n’envisage pas un essaimage prochain.
Pour ce faire il faut inspecter les cadres de couvain et vérifier si les abeilles n’ont pas débuté un élevage royal. Les cadres de la hausse peuvent aussi contenir du couvain.
La reine a pondu dans la hausse et les abeilles ont construit dans l’espace entre le corps de ruche et la hausse.
Ces constructions peuvent aussi abriter des cellules de reine.
Sur les cadres de corps on trouve des ébauches de cellules royales. C’est habituel à cette époque.
Si la colonie prépare un essaimage on le constate à l’aspect des ébauches qui sont pondues et déjà allongées avec de la cire neuve.
Cette cellule n’est pas pondue par la reine. Si c’était le cas il faudrait alors visiter tous les cadres du corps et châtrer toutes les cellules sans exception.
L’opération doit être renouvelée tous les huit jours jusqu’à disparition des symptômes.
Lorsque l’on repose la hausse sur le corps on vérifie qu’un paquet d’abeilles ne soit pas regroupé dessous.
La meilleure méthode consiste à la placer comme ci-contre et on enfume pour faire remonter les abeilles dans les cadres afin d’éviter de les écraser.
Si la colonie à des velléités d’essaimage et que l’on souhaite la conserver pour la récolte il est préférable de poser une seconde hausse et d’y joindre quelques cadres gaufrés afin d’occuper les cirières.
C’est aussi un des moyens de prévenir l’essaimage.
Les cadres gaufrés doivent être insérés parmi les autres comme ci contre afin que les abeilles les étirent correctement.
Constitution d’un nucléï de fécondation
Les cellules bien placées peuvent être récoltées délicatement et utilisées pour peupler un nucléï par exemple.
Les cellules qui vont servir pour les nucleis sont prélevées, elles sont prête à éclore.
Dans cette cellule on aperçoit la reine qui découpe son opercule, elle va sortir dans quelques secondes.
Nous disposons de quatre mini-plus constitués d’un nourrisseur cadre, d’un cadron vide et de quatre cadrons gaufrés.
Pour peupler les mini-plus de jeunes abeilles sont prélevées dans une ruche forte.
Elles sont placées en réserve dans un carton au frais.
Pour fixer les abeilles orphelines dans leur nouveau logis on prépare un cadron de couvain.
Pour cela on prélève un cadre de couvain dans une ruche.
Et on le découpe …
… à la dimension du cadron vide.
Le couvain découpé est fixé au cadre au moyen d’élastiques. Il n’est pas nécessaire d’en mettre autant ; un quart suffit.
Une cire gaufrée est placée entre le couvain et le nourrisseur cadre. Le mini-plus est complété avec les autres cadrons gaufrés.
Les abeilles du carton sont réparties dans les boites à travers une grille à reine afin de s’assurer que la reine n’est pas parmi elles.
L’utilisation d’une balayette et d’un couvre cadre facilite l’opération.
Les abeilles peuvent être avantageusement et plus également réparties avec une louche (valeur d’un pot de miel).
Pour éviter qu’elles se dispersent on peu les pulvériser avec de l’eau.
Il ne faut pas oublier de remplir les nourrisseurs d’un sirop 50/50 en évitant d’y noyer les abeilles.
Les reines vierges naissantes sont extraites de leur cellule…
…. puis placées à l’intérieur des boites parmi les abeilles.
Après être restés deux jours à l’obscurité et au frais les mini-plus sont mis en place en fin de journée. Les jeunes reines vont se faire féconder puis commenceront leur ponte.
Elles seront récoltées après vérification de la qualité de leur couvain.
Récupération d’une colonie vulgaire par tapotement
Transfert des essaims contenus dans deux très vielles ruches dont les cadres ne sont pas mobiles.
La première ruche est ouverte comme habituellement.
Il apparaît qu’elle contient de très vieux cadres qui sont incrustés dans de grandes quantités de vieille propolis.
Il est impossible de les extraire sans casse.
Le fond de la ruche est arraché afin de voir si par dessous la tâche n’est pas plus aisée.
Il apparaît qu’ainsi les cadres pourront être repoussés vers le haut.
Après un bon nettoyage ils pourront être transférés dans une ruche neuve car ils sont de standard Dadant.
Un premier cadre a pu être prélevé mais seuls ceux qui contiennent du pollen et du couvain seront provisoirement conservés.
Lors du transvasement l’examen de l’état sanitaire du couvain est bien entendu pratiqué.
L’opération a été agressive et de nombreuses abeilles sont au sol ou désorientées.
La nouvelle ruche est bien sûr placée à l’emplacement d’origine. Elle a été complétée avec des cires gaufrées et un nourrissement aidera la colonies à s’installer.
Les vieux cadres serot progressivement décalés vers le bord de la grappe puis progressivement éliminés quand ils ne contiendront plus de couvain.
La seconde ruche ne contient pas de cadres. Les abeilles ont construit à leur guise des rayons assez droits et peu entrecroisés ce qui permettra de les prélever facilement car compte tenu de la grosseur de l’essaim le double tapotement n’est pas envisagé.
Un peu à l’écart la ruche est placée à l’envers car il n’est pas possible d’enlever le dessus sans décrocher les rayons.
Une ruchette est posée à l’emplacement d’origine pour récupérer les butineuses.
Un carton est fixé pour contenir les abeilles de la colonie.
Après quelques minutes de tapotement rapide les abeilles commencent à monter dans le carton.
Dès que l’exode est commencé c’est un flux continu qui se dirige vers le carton.
Quelques petits coups d’enfumoir judicieusement orientés permettent de mieux diriger les abeilles.
Si l’on y prête attention la reine peu être capturée au passage, marquée et mise en sécurité en cage pendant l’opération.
Au bout de 10 à 15 minutes les abeilles sont dans le carton et au passage la reine a pu être prélevée.
La cage est placée dans la grappe pour en maintenir la cohésion.
Le carton est placé à l’ombre pendant le reste des opérations.
Des cadres gaufrés ont été vidés de leur cire gaufrée pour recevoir le couvain contenu dans les rayons de la vielle ruche.
Un toit de ruche sert de table de découpe.
Les rayons avec du couvain sont prélevés délicatement.
Il n’est pas inutile qu’ils contiennent du miel car celui ci englue le travail et fragilise la construction par son poids.
Ils sont découpés délicatement à la taille du cadre.
Puis placés sur les fils de fer.
Quelques ficelles les maintiennent définitivement au cadre.
Plusieurs morceaux peuvent être assemblés.
Au fur et à mesure les cadres ainsi constitués sont placés dans la ruchette aux bons soins des abeilles.
La reine a été marquée elle est remise dans la ruchette.
Il ne reste plus qu’à rendre les abeilles tapotées à la ruchette.
Elles peuvent être versées dessus ou plus simplement devant l’entrée . Elles se comportent alors comme un essaim naturel.
Un nourrissement aidera la colonie à réparer les cadres.
Les stagiaires attentifs observent à distance cette opération afin de ne pas perturber le vol des butineuses pendant l’opération.
Photos : Michel AYEL ; commentaires : Marc FOUGEROUSE ; mise en page, mise en ligne : Véronique SIMEON